dimanche 26 décembre 2010

Des médiations numériques pour la psychologie

Les psychologues et les pédagogues ont toujours utilisé les objets que la culture leur tendait. Dans les années 1970-1980, l’essor de l’informatique personnelle a amené dans les bureaux de quelques collègues des machines comme l’Oric ou le CPC d’Amstrad.

Malgré les services qu’elles pouvaient rendre, ces machines restaient d’une utilisation difficile. Elle étaient par ailleurs relativement rares et chères. La situation est aujourd’hui différente. L’ordinateur est devenu un omni-objet : il n’est plus possible de ne pas le rencontrer sous une forme ou sous une autre, dans les espaces privés comme dans les espaces publics.

Il est pourtant un espace ou il se fait encore rare : c’est le cabinet du psychothérapeute. Pourtant, ces objets sont souvent à portée de main. D’abord littéralement. Il n’est pas rare que thérapeute et patient aient tous les deux en poche une téléphone portable. Ensuite, ils sont dans les espaces imaginaires et symboliques des protagonistes dont ils encombrent ou facilitent les relations

Lorsque je travaille ou que je joue, j’ai souvent des idées sur des applications qui pourraient être utilisées en psychologie. Les objets numériques sont en effet des objets attracteurs pour la psyché de par leurs qualités : ils gardent en mémoire, il permettent de faire et refaire à l’identique, ils permettent l’effacement. Chacune de ces opérations est plus moins moins sollicitée par la personne qui utilise le dispositif en fonction de son état psychique du moment.

Pour l’instant, les dispositifs que j’utilise ne sont pas conçus pour la psychologie clinique ou la psychothérapie. Ce sont des objets commerciaux, et ils embarquent par là même des logiques et des dynamiques qui encombrent la relation clinique.

Pourquoi ne pas imaginer des applications qui seraient faites pour le psychologue ? Pourquoi ne pas utiliser des applications qui auraient été pensées dès le départ pour le psychologue ? Pourquoi ne pas produire de telles applications ?

Techniquement, elles ne sont pas compliquées à fabriquer.

Bien sur, il y a la question du marché. Il y a 30.000 psychologues en France, et l’on peut considérer que c’est un marché de niche. Il faut prendre ici au moins deux plans différents. Le premier est la dynamique des applications : être le premier donne un avantage qui n’est jamais comblé. Le second est qu’il est facile de ne pas se cantonner au marché français. Les besoins des psychologues sont identiques qu’ils soient français ou américains. Ou qu’il se trouve, un psychologue rencontre les même questions . Ou qu’il se trouve, un psychologue utilise des outils standardisés.

Les outils standardisés des psychologues de demain cet après-midi seront numériques.

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